Un compte rendu que j'avais rédigé de ce concert :
Peu de concerts de heavy metal classique à Paris en ce moment, c'est le moins qu'on puisse dire. Alors vous pensez bien que Saxon, il ne fallait pas les rater ! Le prix des places (24 euros) est étonnement élevé (plus de 150 balles quand même, oui je raisonne encore en francs). C'est le prix à payer face à la montée de la popularité (relative toutefois, ce n'est quand même pas Iron Maiden) de Saxon en France. Le groupe était passé dans une salle plus petite, à la Loco, il y a quelques années.
Chinchilla : L'Elysée est bien rempli et Chinchilla peut commencer son set. Un groupe de heavy metal classique, avec des claviers en fond sonore (avec des samples). Ces claviers donnent l'impression d'écouter un groupe banal de heavy speed, alors qu'en fait, la base du groupe est plutôt "
old school"
. La prestation est sympathique, le chanteur a une voix éraillée agréable et le guitariste se débrouille plutôt bien. Mais les compos sont de qualité moyenne, rien ne se détache du lot, si ce n'est la reprise de Kiss, I Stole Your Love. Bref, on les oubliera vite.
Saxon : Voilà les vétérans que je n'avais jamais vu jusqu'à présent. J'avais lu de nombreux comptes rendus positifs pour les concerts de Saxon, donc je savais qu'au niveau setlist, je ne serais pas déçu! Par contre, dès que Saxon monte sur scène, pour commencer avec le titre épique Lionheart, j'ai tout de suite pressenti une prestation assez molle de la part des anglais.
Débuter par Lionheart, c'était assez osé, mais là n'est pas le problème. Biff ne me parait pas très performant au chant, et les autres musiciens n'ont pas énormément de présence pour compenser (à part le bassiste). Dès que Saxon enchaîne avec Never Surrender, wow, là c'est le réveil au niveau musical! La différence entre les chansons récentes et les classiques est flagrante. Et ça va être comme ça tout au long du concert, car dès que Saxon interprète un classique, le public se réveille aussitôt. Malgré tout, Saxon n'est pas en grande forme, c'est la dernière date de la tournée et ça se sent !
On sent la fatigue derrière eux.
Reste la set-list évidemment, et là, pas de problème, elle est vraiment excellente! Sans surprises, elle comble néanmoins toutes les attentes! Plein de classiques (Power And The Glory, Heavy Metal Thunder, Strong Arm Of The Law, Motorcycle Man), avec une large place pour l'album Strong arm of the law (quatre chansons). L'interprétation moderne qui est faite de ces classiques est nette et sans bavures. Seul le nouveau batteur, Jörg Michael, devenu barbu et méconnaissable, ne m'a pas totalement convaincu.
Déjà, le son de la batterie était trop mis en avant, ça devenait insupportable lors des parties de double pédale (on entendait à peine les guitares à ce moment). Heureusement que Saxon n'est pas un groupe où la plupart des chansons sont speed, sinon Jörg nous aurait fait un remake de Stratovarius et de Running Wild. Mais aussi, sa façon de revisiter les parties de Nigel Glockler (le batteur qui est resté de 1983 à 1997) n'était pas toujours très judicieuse. Exemple: la fin des morceaux comme Wheels Of Steel où il se sent obligé d'accélérer la sauce à la double pédale!
Non seulement Saxon n'est pas un groupe de speed mélodique, mais en plus, ça dénature un peu l'esprit du morceau en question (ça faisait un peu trop le mec qui se fait chier à jouer du binaire, alors hop il accélère la cadence). Bon ok, je chipote là, c'est vrai
) !! Bref, un peu mitigé concernant Jörg Michael pour l'interprétation des classiques. Son jeu convient parfaitement sur les titres plus récents par contre, car ils sont plus modernes et moins rock 'n' roll.
Paul Quinn, le seul membre rescapé du line up d'origine, avec Biff Byford, a un jeu de scène proche de Weiki (guitariste-leader d'Helloween), style "
j'me fais chier"
, la cloppe au bec en moins. Saxon nous régale avec sa setlist, en piochant dans toutes les époques: les années 90, avec Solid Ball Of Rock en rappel (superbe), Dogs Of War (terriblement heavy et puissante) et un titre de Lionheart (Flying On The Edge, bof bof).
Mais aussi, la période américaine décriée entre 1985 et 1990, avec Rock The Nation (bien meilleur en live que sur album) et l'inévitable soupe Broken Heroes. Les titres du dernier album, Lionheart, ne sont pas terribles par contre. L'intensité du concert retombe quand ils sont joués, surtout pendant The Witchfinder General, un morceau hyper banal qui me fait penser à la scène heavy metal actuelle (Dream Evil et Hammerfall en particulier). Seul le rapide To Live By The Sword s'avère excellent, véritable boucherie sonore, un déluge de double pédale et de riffs, un Biff impérial !
La prestation de Saxon s'anime franchement à la fin du concert, avec ses innombrables rappels, qui dureront près de quarante-cinq minutes quand même! Là, Saxon nous délivre des classiques comme s'il en pleuvait, et même Paul Quinn se réveille pour l'occasion. Biff plaisante avec la foule, parle un peu français, ramène son gamin sur scène et profite de son charisme pour faire oublier sa fatigue.
Pour résumer : performance un peu décevante de Saxon, mais excellente setlist pour un concert de deux heures trente (c'est rare qu'un groupe de metal joue aussi longtemps). Rien que pour la setlist de rêve, ça valait le coup !
Setlist Saxon
Lionheart
Never Surrender
Rock The Nation
Traveller In Times
Heavy Metal Thunder
Beyond The Grave
Flying On The Edge
Strong Arm Of The Law
Man And Machine
Broken Heroes
To Live By The Sword / Unleashed The Beast / To Live By The Sword
Crusader
747 (Strangers In The Night)
Dogs Of War
The Witchfinder General
------------------------------
Princess Of The Night
Back To The Wall
20 000 Feet
And The Bands Played On
------------------------------
Solid Ball Of Rock
Wheels Of Steel
------------------------------
Dallas 1P.M.
Demin And Leather