Après avoir opté dans un premier temps pour le patronyme de Son of a bitch, le groupe préférera ensuite utiliser un nom moins douteux : Saxon ! Une pochette agressive, avec vraisemblablement le visage de Peter "
Biff"
Byford, Saxon impose déjà une imagerie médiévale qui sera reprise sur Crusader. Et l'aigle n'apparaît pas encore.
Comme pour le 1er album de Motörhead, On Parole, le 1er Saxon est encore fortement imprégné de ses influences et du hard rock des années 70.
Le style habituel de Saxon n'est pas encore tout à fait défini, certains titres ont même des structures assez décousues et partent un peu dans tous les sens. Biff lui-même distingue 2 types de morceau sur ce 1er album : les titres rock 'n' roll et directs, et les autres servis par une structure "
progressive"
, avec changements de rythme hasardeux et mélodies fortement ancrées dans leur époque.
Rien de bien original, on ressent clairement l'influence d'UFO sur la suite Rainbow theme/Frozen rainbow, entre ballade et passages plus rock. Il y a bien un riff heavy de temps en temps pour rappeler que l'on écoute un disque de Saxon. Mais globalement, le groupe n'avait pas encore trouvé la recette pour composer des hymnes de heavy metal bien carré.
L'utilisation de choeurs un peu grandiloquents façon Uriah Heep prête à sourire, sur Big Teaser et Militia Guard en particulier. Heureusement qu'ils les ont laissé tomber depuis ! Idem pour les quelques harmonies que Saxon utilise sur Judgement Day, ancrées encore une fois dans le hard rock de l'époque.
Biff est le premier à avouer que ce disque ne contient pas vraiment de classiques. La plupart des morceaux, aussi sympathiques soient-ils, demeurent anecdotiques. Militia Guard rappelle un peu le High Priestess d'Uriah Heep, et malgré quelques riffs intéressants, les différentes parties du morceau (marche militaire, court intermède acoustique....) s'enchaînent de façon bordélique, sans grande cohésion. Militia Guard et Rainbow theme bénéficient d'une liberté d'écriture qu'on ne retrouvera pas sur les albums suivants, ce sont d'ailleurs les morceaux les moins pertinents. Saxon comprendra très vite que c'est dans la formule traditionnelle couplet-refrain, 2 riffs qu'ils seront les meilleurs.
Par contre, Saxon ne manque pas d'énergie sur les titres les plus rock (Backs to the wall et Still fit to boogie, avec son final bluesy des plus classiques, déjà utilisé tellement de fois dans le rock). Même chose pour Stallions of the highway, la bombe de l'album, le seul titre réellement heavy, solide et digne de figurer parmi les classiques.
On sent un peu l'influence Motörhead là-dedans, avec les solos à la Fast Eddie Clarke, purement jouissifs ! Ces morceaux sont gâchés par la pauvre production de l'époque, mais ils devaient avoir une toute autre gueule en live. En tout cas, ce 1er album, sans être essentiel, mérite mieux que de rester ignoré des fans comme c'est le cas actuellement. Ce n'est pas pour rien que Saxon a récemment repris quelques titres de ce disque en live.
Note : 3/5
