UFO : Paris , Trabendo , 4/5/10
Un an après la sortie de The Visitor , UFO se décide enfin à revenir en France soit 3 ans après leur dernier passage à l'Elysée Montmartre pour la tournée The Monkey Puzzle. Ce qui semble alarmant , pour ce groupe , que l'on qualifiera "
d'important"
, c'est que progressivement la taille des salles se réduit. Ce qui semble , par contre , très avantageux , c'est qu'effectivement , voir tout ce p'tit monde dans un cadre plus intimiste tel que le Trabendo , nous permettra d'apprécier au mieux leurs qualités live , chose qui ne sera pas pour déplaire à mes potos Blacky (acheminé tant bien que mal en Punto verte), Purplexed , Mathieu , François , Truc , Steph et Laurent.
Etant , avec Blacky soulagé d'être parvenu à bon port à Paris, arrivés très tôt devant le Trabendo , nous fîmes la causette avec Philippe rencontré dans la file d'attente , qui avait effectué le déplacement depuis Lille. Un look à la Dave Hllubek des années 80 et arborant fièrement un tee-shirt Motörhead , Philippe , passionné qu'il était, nous relata les derniers concerts auxquels il avait assistés.
Ce fut soudain l'heure de rentrer dans le Trabendo qui , de par sa configuration en arc de cercle , permet aux spectateurs d'assister au concert dans de bonnes conditions , où qu'ils se trouvent.J'aime beaucoup cette salle.
La première partie était assurée par American Dog que j'avais déjà vus , il y a quelques années en première partie de Paul DiAnno en compagnie aussi de Snake Eye et Brain Surgeons. Piochant dans leurs classiques notamment I Drank Too Much , le groupe emmené par le dynamique bassiste Michael Hannon nous assène ses riffs de rock bien couillu , ravissant le public du Trabendo. Nous avons tout naturellement au célèbre gimmick du groupe consistant à l'absorption cul-sec d'une bière par le guitariste Steve Theado et ce sous l'impulsion de Michael Shannon. Le gig est mené tambour battant notamment par le batteur Keith Pickens qui , à aucun moment , n'éprouve le besoin de ralentir la cadence. Le concert s'achèva dans un déluge de décibels.
Avec François , nous nous frayâmes ensuite parmi les spectateurs direction le merchandising. Lui s'acheta un tee-shirt de la tournée UFO et le cd d'American Dog intitulé If You Want Bud (ce que je fis aussi) , cd dont la jaquette parodie la pochette du premier live d'AC/DC If You Want Blood (You've Got It). Nous rencontrâmes Michael Hannon qui , comme chacun sait , s'avère être un artiste très disponible pour ses fans. Il nous dédicaça nos deux cds.
Il était temps maintenant de regagner l'endroit que nous avions quitté. Là où nous nous trouvions (côté Vinnie Moore), nous disposions d'une vision globale de la scène.
Soudain , les lumières s'éteignirent et l'intro du Sensational Alex Harvey Band (j'aurais bien voulu entendre au moins le premier couplet de ce classique de ce grand groupe qu'était le SAHB) résonna.
Optant pour une entrée en matière résolument énergique , UFO (composé de Barry Sparks à la basse et de Vinnie Moore à la guitare mais aussi de trois membres historiques à savoir bien évidemment Phil Mogg au chant , celui-ci affichant une silhouette de jeune homme , Paul Raymond aux claviers et à la guitare , qui , et ce , nous en parlions avec des potes , pourrait tout aussi bien remplacer les jeunes femmes de petite vertu de la rue Saint Denis avec sa coupe de cheveux et son visage dont on aurait dit qu'il aurait été recollé avec de la colle Scotch et Andy Parker à la batterie) se trouve être bien en place. Ce dernier , n'ayant pas l'intention d'observer le moindre temps mort enchaine directement sur Mother Mary exécuté avec brio notamment par Vinnie Moore qui même s'il n' a pas la subtilité d'un Schenker (n'oublions pas qu'il fit partie de 'l'écurie Varney"
du nom du producteur Mike Varney qui châpeauta bon nombre d'albums instrumentaux de guitaristes dont Vinnie Moore) mais bon , il fait bien son travail. Mais surtout Phil Mogg est très en voix en dépit de toutes les bières qu'il a sans doute dû déjà absorbées avant le concert et qui , vous le verrez au fil de ce récit , ne ralentira pas la cadence. Car il est un point qu'il faut signaler , le Moggy n'est pas en forme . Se déplaçant parfois difficilement , je le trouve vraiment pas bien , n'hésitant pas à se mettre sur le côté gauche de la scène pendant les soli de Vinnie Moore alors qu'Andy Parker , pendant ce temps , faisait signe à l'ingé-son que le retour n'était pas bon , ce dernier complètement interdit , sans réaction aucune.
Nouvel album oblige , Phil Mogg présente Saving Grace qui sera effectivement interprété dans une version quasiment identique à celle qui figure sur The Visitor.
Vint ensuite un de mes morceaux favoris d'UFO à savoir Out In The Streets. A ce moment-là , je me revis , bien des années en arrière réécouter cet enchainement divin Natural Thing / Out In The Streets qui figure sur le double live légendaire Strangers In The Night qui devrait dans toute discothèque. Quelle interprétation , quelle voix de Moggy et quel solo de Moore. Retour à The Visitor dont est extrait Stop Breaking Down , efficace à souhait , même si pour ma part , je trouve le son très élevé.
This Kids est ensuite délivré dans une version très classique.
Le groupe marqua à ce moment précis une petite pause permettant à Phil Mogg d'observer les tee-shirts , ce dernier allant même jusqu'à changer certains noms de groupes comme par exemple Whitesnake en "
Whitestick"
, s'arrêta sur un tee-shirt Iron Maiden en prétextant que Lauren Harris , la fille de Steve Harris lui conviendrait bien pour quelques frivolités.
S'attelant une nouvelle fois à un titre du nouvel album à savoir Hell Driver , le groupe fait preuve d'une étonnante cohésion qui malheureusement ne va pas durer tout au long du concert , le Mogg continuant entre les morceaux à aligner les canettes sans que celles-ci n'aient de répercussions fâcheuses sur sa voix. Mais comment fait-il , le gredin ?
Cherry , Daylight et Only You Can Rock Me s'enchainent sans temps mort pour déboucher sur le premier faux-pas de la soirée sur Love To Love . François (pas Purplexed) me dit , passablement irrité :"
Bordel mais c'est faux !!!!!!!! "
, notamment sur les harmonies du début du morceau.
Sans doute la plupart des spectateurs ne s'en sont pas aperçus mais il est vrai que ces harmonies habituellement magnifiques , eurent une drôle de saveur en cette soirée printanière , ma foi , fort glaciale pour la saison.
Ain't No Baby , Too Hot To Handle puis Lights Out achevèrent efficacement le set , le public étant manisfestement satisfait de la prestation. Prenant congé quelques minutes , le groupe revint pour interpréter une version assez étrange de Doctor Doctor. En effet , François , interloqué , me regarda une nouvelle fois et s'écria : "
Putain , mais c'est encore faux cette intro . Virez-moi , cet ingé-son de merde "
, courroucé qu'il était. "
Bordel , mais réaccordez sa guitare"
fit-il en invectivant l'ingé-son. Impression effectivement très mitigée quant à cette version de THE classique d'UFO qui débouche sur une fin prématurée du concert . Le groupe prit immédiatement congé du public parisien , visiblement excédé par de telles mésaventures , faisant ainsi l'impasse sur Rock Bottom.
L'assistance demeura interloquée pendant quelques minutes mais se résigna quand les lumières se rallumèrent.
Au final , un concert en demi-teinte avec tout de même un Phil Moog en grande forme sur le plan vocal malgré tout.
Let It Roll
Mother Mary
Saving Me
Out In The Street
Stop Breaking Down
This Kids
Hell Driver
Cherry
Daylight
Only you Can rock Me
Love to Love
Ain't No Baby
Too Hot To Handle
Lights Out
Doctor Doctor