En attendant le CR de Serge pour le concert de Bordeaux, le mien pour celui d'hier soir à la Sala RockStar de Brakaldo.
Ha, UFO … , une vraie légende du hard rock, sur le podium des groupes les plus classieux du style avec THIN LIZZY et BLUE OYSTER CULT. Après avoir vu ces 2 derniers en 2012, c’est avec un énorme plaisir que j’avais appris la venue d’UFO à Bilbao, pour ma première avec Phil Mogg et Cie.
21 h 45, les grecs de 4BITTEN (jamais entendu d’eux parler avant ce soir) montent sur scène, pour 40 minutes de hard rock ‘n roll très anglais (à la QUIREBOYS), avec une petite touche alternative (j’ai pensé au 1er album de SKUNK ANANSIE, la superbe voix de la chanteuse doit y être pour quelque chose). Très bon concert, des compos intéressantes, avec une chanteuse à l’aise sur scène, bonne communication avec le public, et ovation méritée à la fin.
La salle est bien remplie (un bon millier de personnes ?), moyenne d’âge habituelle, les quadras sont en force.
23 h pile, on est placé au 3ème rang à gauche, en face de l’endroit où se tiendra le guitariste, et après une courte intro, les musiciens entrent sur scène les uns après les autres, le bassiste dans une quasi indifférence et avec applaudissement nourris pour Vinnie Moore et Phil Mogg.
Light’s out, puis Mother Mary lancent les hostilités de la meilleure des manières : Vinnie Moore est hallucinant de technique, chacune de ses interventions est acclamée par le public, connaisseur. Et de là où on est placé, on peut admirer son jeu de près.
Phil Mogg chante toujours très bien, il n’a plus la même profondeur de voix qu’avant, mais à bientôt 65 ans, il a vraiment de magnifiques restes. Et très élégant, avec son petit gilet à boutons. Le bassiste, Rob De Luca, un ancien de chez Sébastien Bach, paraît coincé au début dans son blouson fermé jusqu’au menton, mais est en fait très à l’aise sur scène, et on croirait Pete Way dans l’attitude rock ‘n’ roll qu’il adopte sur scène, un excellent bassiste, très visuel.
2 morceaux de dernier album (que je ne connaît pas ) suivent, et passent bien le test de la scène, surtout le superbe Wonderland. Le son est parfait, très clair, puissant, la batterie n’écrase pas tout (l’excellent Andy Parker, membre fondateur d’UFO avec Phil Mogg en 1969, est un fantastique batteur de rock, et le prouve ce soir, pas de solo de batterie inutile, juste une frappe juste, carrée, impressionnant de puissance, et quel son !).
Phil Mogg, dont on ne sait jamais a priori quel sera son état (il est régulièrement bourré), est en grande forme, plaisante en feuilletant le livret du dernier CD pour réviser les paroles avant de jouer les nouveaux titres, vanne à plusieurs reprises pendant le concert une spectatrice du 1er rang sur sa coupe de cheveux, lui disant qu’elle lui rappelle quelque chose, mais qu’il n’arrive pas à mettre le doigt sur qui : les Ronettes ? Duffy ? Dusty Spingfield ?
Le groupe est de très bonne humeur : Vinnie Moore entre 2 morceaux, vient avec son smartphone faire écouter dans le micro de Phil Mogg, complice et hilare, l’enregistrement qu’ils ont fait la veille dans un taxi, où le chauffeur leur a interprété un air de flamenco.
Le public a curieusement moyenne apprécié (on est au Pays Basque, au nord de l’Espagne, et le flamenco est andalou, à l’extrême sud, et ils ne doivent pas trop s’apprécier peut être…). Mogg bafouille un air, puis précise devant l’apathie générale que c’est une chanson française : du coup, je tends l’oreille, Phil Mogg reprend cet air en s’appliquant, on reconnaît Joe le Taxi ! , qui avait été un tube an Angleterre à sa sortie. Culte !)
Mogg a été a plusieurs reprises agacé par le bavardage incessant du public entre les titres (il faut dire qu’en règle générale l’ibère parle fort, voire très fort … ), laissant même le soin à Vinnie Moore de présenter une chanson, ne pouvant se concentrer. :lol : Mogg précise qu’il ne parle pas un mot d’espagnol, en indiquant avec son humour bien anglais qu’il a eu une enfance difficile dans un quartier pauvre. Il s’amuse à faire des petits monologues plein du classique « non sense » british, je suis fan.
Un mot sur Paul Raymond, toujours parfait aux claviers et à la guitare rythmique, (pour l’anecdote, il est gaucher et joue avec les cordes à l’envers !). Je ne l’aperçois pas trop malheureusement, il restera de l’autre coté de la scène, souvent caché derrière ses deux claviers. Dommage j’aime beaucoup ce musicien, et j’adore ce qu’il a fait avec UFO, MSG ou WAYSTED.
Les classiques se suivent, Only You Can Rock Me, Love to Love (fabuleux titre, dans une sublime version rallongée, meilleur titre du concert), Too Hot to Handle, et Rock Bottom clôturent le show avant les rappels. Doctor Doctor et Shoot Shoot en font office, et au bout d’ 1h 50 le groupe salue un public conquis.
UFO a fait une démonstration de hard rock, enfilant les titres d’anthologie (interprétant par exemple 9 titres sur les 13 de leur live mythique Strangers in The Night), avec un enthousiasme et une fraîcheur que je ne pensais pas être aussi présente. Vinnie Moore a mis des solos à rallonge partout, mais toujours de manière juste, sans paraître en faire des tonnes, mais en époustouflant les fans. Pas le même feeling que le génial créateur des solos d’origine, Michael Schenker, mais une technique à tomber par terre.
Soirée inoubliable pour le fan de hard 70s que je suis.
Et un salut à Clint et The Jack, aperçus à l'entrée, on était d'ailleurs situé 1 ou 2 rang derrière Clint pendant le concert.