Böhse Onkelz (en allemand Böse Onkels - « Méchants oncles ») est un groupe de rock allemand, très important de par son succès et sa longévité (de 1980 à 2005). Les Böhse Onkelz chantent intégralement en allemand, à l'exception des reprises du combo, dont notamment Je t'aime… moi non plus, My generation, ou Coz I Luv You.
En 1980, Stephan Weidner (17 ans, guitare), Kevin Russell (16 ans, chant) et Peter "
Pe"
Schorowsky (17 ans, batterie) créent le groupe des Böhse Onkelz, à Hösbach près de Francfort (Allemagne), d'inspiration punk. En 1981, Matthias "
Gonzo"
Röhr (18 ans), qui joue de la guitare depuis 6 ans dans plusieurs groupes, rejoint les Böhse Onkelz et se met à la basse. Plus tard Stephan et Gonzo intervertiront leur instrument (Gonzo à la guitare). L'origine du nom Böhse Onkelz vient du surnom qu'on leur donnait dans leur quartier, à Francfort ;
« Guck mal, die bösen Onkels » (« Regarde, ce sont les méchants oncles »).
Au début des années 1980, les Böhse Onkelz prennent part au mouvement Oï, originaire de Grande-Bretagne et faisant ses premiers pas en Allemagne, ainsi qu'au mouvement skinhead (à l'époque majoritairement apolitique, même si certains skinheads se revendiquent de gauche, et certains autres d'extrême droite, ceux-là qui par la suite vont s'imposer chez les skinheads en général). Bien que le groupe se définisse avant tout comme apolitique à cette période, certains morceaux ont de leur temps pu prêter à confusion, avec par exemple Türken Raus (« Les Turcs dehors ») ou Deutschland den Deutschen (« L'Allemagne aux Allemands »), aux titres et aux paroles hostiles aux étrangers, et glorifiant une Allemagne « fière et forte ». Ces deux chansons ne sont jamais sorties ni en LP, single ou album, mais furent uniquement jouées en live dans des concerts avec un public extrêmement confidentiel, au tout début des années 1980, en pleine période skinhead des Böhse Onkelz. Stephan Weidner, le bassiste du groupe, s'est beaucoup exprimé sur cette période très controversée du groupe par la suite, estimant que ces dérapages devaient être perçus bien plus comme des erreurs de jeunesse, d'une volonté de provocation, que comme une xénophobie affirmée par les membres du groupe. En 1985, après un concert dans le Berlin Bunker qui échappe à tout contrôle, du fait de néo-nazis en grand nombre dans le public, le groupe, excédé et d'un commun accord, décide de se retirer définitivement du milieu Oï et Skinhead. Commence alors la phase underground des Onkelz.
Au début des années 1990, les médias allemands commencent à s'intéresser au phénomène Böhse Onkelz, qui sort de la confidentialité et qui prend de plus en plus d'ampleur. L'existence et la redécouverte des deux chansons incriminées (voir ci-dessus) de la période skinhead des Onkelz choquent certains grands médias et distributeurs, qui décident de boycotter le groupe. Avec Heilige Lieder (« Saintes chansons »), qui sort dans un label indépendant en 1992, les Onkelz s'installent pour la 1re fois dans les dix meilleures ventes d'albums en Allemagne.
La mauvaise réputation des Onkelz qui persiste donne lieu à un boycott dans nombreuses radios et dans les deux plus grandes chaînes de télévision musicale en Allemagne, MTV et VIVA, ce qui n'empêche pas le succès grandissant que rencontre le groupe. Les Onkelz ont plusieurs fois en public admis leurs erreurs, répétant à de nombreuses reprises que le groupe était apolitique et ne se mêlerait jamais avec les extrêmes (de droite comme de gauche). Dans les années 1990 en Allemagne, l'opinion au sujet des Onkelz est assez contrastée - certaines personnes continuent à condamner le groupe pour son passé, d'autres admettent que la situation a changé et qu'il faut relativiser les choses aujourd'hui.
Les quatre derniers albums sortis, Viva Los Tioz (« Vive les Onkelz », en espagnol, 1997), Ein böses Märchen (« Un mauvais conte », 2000), Dopamin (« Dopamine », 2002) et Adios (2004), se placèrent directement à la 1re place des charts allemands, une première pour un groupe de rock allemand. La généralisation tout azimut du succès des Böhse Onkelz entraîne la fin quasi-totale du boycott des grands enseignes, et les relations semblent s'améliorer notamment avec la grande chaîne de télévision musicale MTV. Les Böhse Onkelz sortent ainsi pour la première fois depuis la création du groupe un clip télévisé, Dunkler Ort, issu de l'album Ein böses Märchen. En 2001, ils acceptent de tourner avec MTV un documentaire qui retrace l'histoire mouvementée des Onkelz, et Stephan et les membres du groupe acceptent de bonne grâce de répondre à toutes les questions des journalistes de la chaîne musicale. Cependant, ce documentaire qui était censé sceller la réconciliation entre les Onkelz et le « système », va être détourné de son but originel, et va mélanger simples interviews, attaques incessantes sur le caractère prétenduement raciste du groupe et de son public, et interventions de militants anti-extrême droite, qui vont s'interroger, encore une fois, sur la période skinhead, que les Onkelz ont abandonnée plus de 15 ans auparavant. Ce documentaire va provoquer le départ fracassant des Böhse Onkelz de tout show télévisé, et de cela va naître une chanson, Keine Amnestie für MTV (« Pas d'amnestie pour MTV »), qui attaque violemment la chaîne et tout le star-system par la même occasion. Comble de l'ironie, ce single va battre tous les records de vente en Allemagne, et MTV sera dès lors contraint de diffuser la chanson dans ses classements de meilleures ventes (comme aucun clip TV n'a été prévu par le groupe, MTV aura finalement assez d'humour pour diffuser un clip qui met en scène, avec la chanson en fond sonore, tout ce que les Onkelz rejettent, c'est-à-dire des boys-bands qui se trémoussent sur leur musique).
La tournée 2004 avec 24 concerts sera un immense succès ;
tous les tickets disponibles (plus de 200 000) seront vendus. Après la sortie de leur dernier album Adios, la tournée 2004 et l'Abschiedskonzert (« concert d'adieu »), immense festival sur deux jours sur le circuit de l'Eurospeedway Lausitzring réunissant 120 000 personnes en juin 2005 pour un gigantesque jubilé (ce festival réunira plusieurs groupes « amis » allemands ou anglo-saxons des Böhse Onkelz, notamment Wonderfools, Sub7even, D-A-D, Motörhead, Machine Head, Pro-Pain, J.B.O, In Extremo ou Children of Bodom), les Onkelz annoncent qu'ils quittent définitivement le devant de la scène.
Aujourd'hui, après 25 ans d'existence, le groupe n'existe plus en tant que tel.