LA SAGA DE FOREIGNER DANS SON INTÉGRALITÉ.
Avec "
CAN'T SLOW DOWN"
, Foreigner crée l'événement. C'est en effet le premier album studio du groupe de Mick Jones depuis plus de quinze ans, depuis "
Mr. Moonlight"
. Dans l'intervalle, Foreigner n'avait pas disparu, mais il s'était concentré sur le marché américain et n'avait publié que des compilations et un album "
live"
.
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Can't slow down"
montre un groupe fort et authentique réuni autour de son leader Mick Jones et du nouveau chanteur, Kelly Hansen. Kelly, qui est la voix de Foreigner depuis cinq ans, nous explique pourquoi il a fallu attendre tout ce temps pour voir arriver le nouvel album.
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Toute cette période a été très intéressante pour nous tous, parce que personne n'avait prévu que très vite cette formation allait susciter des réactions incroyables de la part du public qui venait nous voir. Les demandes de concerts ont explosé. Alors qu'au début on ne pensait faire que quelques concerts, ça s'est transformé très vite en une gigantesque boule de feu qui s'est propagée et qui nous a accaparés complètement. On a quasiment passé ces cinq dernières années sur la route. Il a d'abord fallu réinstaller le groupe dans le monde, il fallait montrer que cette nouvelle version de Foreigner est vraiment bonne. Pour ça, il fallait aller partout, se montrer pour que les gens puissent juger d'eux-mêmes. C'est ce qu'on a fait pendant tout ce temps, jusqu'au moment où on a décidé qu'il était temps d'enregistrer ce nouveau CD."
Avec "
Can't slow down"
, Foreigner aborde une nouvelle étape de sa carrière et Mick Jones revit véritablement. Mick Jones, très à l'aise avec la langue française.
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C'est vraiment devenu quelque chose qui va en avant, c'est l'énergie dans le groupe, l'espoir, l'excitation de jouer pour moi, c'est revenu. C'est la passion de jouer que j'ai retrouvée. Je me sens tout jeune encore."
Foreigner est né au début de 1976 de l’exil new-yorkais du guitariste Mick Jones, qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme des Clash. Mick est né le 27 décembre 1944 à Butleigh, dans le Somerset, mais c’est à Londres qu’il a passé l’essentiel de sa jeunesse.
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On s’est fixé au sud de Londres et, vers l’âge de douze ans, j’ai commencé à jouer de la guitare dans divers petits groupes. On a même ouvert pour les Rolling Stones dans des pubs. Et puis je suis venu en France, à l’origine pour un mois, et finalement j’y suis resté six ans. Durant cette période, j’ai joué pour beaucoup de monde. Notamment, j’ai commencé avec Dick Rivers. Après ça, même Lucky Blondo pour un moment. Sylvie Vartan bien sûr, et après ça, j’ai joué avec Johnny Hallyday. Je suis devenu son chef d’orchestre pendant quatre ans au moins."
C’est avec Johnny que Mick Jones affirme ses talents de meneur d’hommes, de guitariste et de compositeur. Entre 1967 et 1971, associé à son compatriote le batteur Tommy Brown, Mick signe quelques-uns des plus grands succès de Johnny Hallyday, par exemple “Oh, ma jolie Sarah” et “Je suis né dans la rue”. C'est avec quelques regrets qu'il se résoudra à quitter notre pays.
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C'était difficile pour moi de quitter la France. J'étais devenu vraiment un Parisien. Et puis, j'aime toujours la France. J'ai laissé un peu de mon cœur ici quand même, et le temps, l'expérience avec Johnny et Sylvie même. C'était mes années de formation. Et puis, j'ai beaucoup de souvenirs fantastiques de cette époque."
Reconnu en France, Mick Jones aimerait bien l’être dans son propre pays. Pour cela, il quitte Johnny Hallyday et s’associe avec Gary Wright, l’ancien clavier de Spooky Tooth qu’il a rencontré lors de l'enregistrement de l’album de Johnny, “Flagrant délit”.
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Après ça, dans les années 70, je suis reparti en Angleterre pour faire un groupe avec Gary Wright qui était membre du groupe Spooky Tooth. Ce groupe s’appelait Wright’s Wonderwheel, après, Wonderwheel. Et puis après ça, nous avons reformé le groupe Spooky Tooth. J’ai fait trois albums avec Spooky Tooth : 'You broke my heart so I busted your jaw', 'The witness' et 'The mirror'. Et après ça, je suis parti en Amérique avec le groupe et je me suis trouvé à New York où, quand le groupe Spooky Tooth est terminé, j’ai commencé un groupe avec Leslie West qui s’appelait le Leslie West Band. J’ai fait un album avec lui. Après ça, j’ai quitté Leslie pour certaines raisons. C’était un peu trop fou, quoi. A ce moment-là, je me suis retrouvé à New York encore et je me suis demandé, qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Je vais retourner en Angleterre peut-être, je vais peut-être retourner en France. Et j’ai commencé à écrire des chansons à ce moment-là, notamment la première, c'était 'Feels like the first time'. Et à partir de ce moment, j’ai eu l’idée de commencer mon propre groupe pour voir si je pourrais peut-être faire quelque chose."
Mick Jones rencontre son compatriote Ian McDonald à une session d’enregistrement. Ancien membre de King Crimson, Ian joue des claviers, du saxo et de la flûte. Pour compléter le groupe, Mick et Ian recrutent deux musiciens new-yorkais : le clavier Al Greenwood et le bassiste Ed Gagliardi. Quant au batteur, le choix se porte sur Dennis Elliott, un Anglais lui aussi installé à New York. Il avait fait la connaissance de Mick Jones dans le Ian Hunter Band. C’est encore Mick Jones qui déniche le chanteur : Lou Gramm. De son vrai nom Lou Grammatico, il est originaire de Rochester dans l’état de New-York. Ecoutez Lou Gramm.
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J’ai commencé à jouer de la batterie à huit ans, mais je ne suis devenu chanteur que vers l’âge de vingt et un ans. J’ai acquis de l’expérience dans différents petits groupes au lycée, avant de former Black Sheep. C’est là que j’ai commencé à chanter, mais tout en restant batteur. Et puis, j’ai posé définitivement les baguettes pour passer sur le devant de la scène. C’est à l’époque de Black Sheep que j’ai rencontré Mick. Spooky Tooth était venu chez moi, à Rochester, et on m’a présenté. Et dans l’année qui a suivi, Mick m’a proposé d’auditionner pour un groupe dont il n’avait même pas le nom."
Mick Jones baptise son groupe Foreigner, l’Etranger. Pour lui, ce nom s’est imposé de lui-même.
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Ben, au début, il y avait trois musiciens anglais, trois musiciens américains et on a cherché beaucoup, mais à la fin, je ne sais pas comment c'est arrivé, je pense que j'ai juste dans une répétition, j'ai dit 'Foreigner'. Parce que toujours où on allait, il allait y avoir des 'foreigners', des étrangers dans le groupe."
Un premier album paraît en mars 77. Il s'appelle simplement “FOREIGNER”. Rien qu’aux Etats-Unis, il s’en vend quatre millions d’exemplaires, grâce au succès des trois singles qui en sont extraits : “Feels like the first time”, “Cold as ice” et “Long long way from home”. Mick Jones ne s'attendait pas à une telle réussite.
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J'étais étonné. Je ne pensais jamais que ça allait commencer comme ça. A l'époque, il y avait très peu d'artistes ou de groupes qui avaient vendu plus d'un million d'exemplaires. Et puis là, au bout de deux ou trois mois, on avait déjà dépassé le million. On était en train de marquer les deux millions, et puis trois, quatre. Et puis on était sur la compagnie de disques Atlantic, ils avaient quand même des artistes comme Led Zeppelin, les Stones, Genesis, Yes, et aucun de ces groupes n'avait vendu plus d'un million d'exemplaires. Là, tout d'un coup, on est là et on a dépassé toutes les projections de ventes. Je ne sais pas comment l'expliquer. C'était un bon album, le premier album, mais moi j'espérais peut-être en vendre cent mille, deux cent mille et faire un début quand même assez normal, mais alors ça a décroché, c'était la folie."
Le groupe fait ses débuts sur scène le 17 avril 77 à l’université de Washington, en première partie des Doobie Brothers. Aux Etats-Unis, Foreigner est élu groupe de l’année 1977. Héritier de Bad Company, contemporain de Boston, Foreigner développe un style moitié hard - moitié pop que l’on peut qualifier de “hard-FM”. C'est dans ce créneau que vont s’engouffrer beaucoup de nouveaux groupes, à commencer par Toto. Et d'après Mick Jones, il existe des liens de filiation très directs entre Foreigner et Toto.
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Le chef de Toto, David Paich, a fait les arrangements de violons et cordes sur une chanson de l'album 'Double vision'. Et quand il était dans le studio, il était en train de jouer du piano, il a commencé à jouer la partie de piano de 'Cold as ice' et il m’a regardé. Il m’a dit : 'Moi aussi je vais monter un groupe comme toi.' Un an plus tard, ma mère m’a appelé au téléphone. Elle m’a dit : 'Il y a quelqu’un qui a piqué ton truc de piano, là, de 'Cold as ice'.' Et c’était bien Toto avec 'Hold the line'. Alors, ma mère n’était pas très contente."
Le deuxième album de Foreigner, “DOUBLE VISION”, paraît en juin 1978. De nouveau, on y trouve trois tubes : “Hot blooded”, “Double vision” et “Blue morning, blue day”. Fort de ces trois nouveaux succès, qui reposent essentiellement sur l’habileté d’écriture de Mick Jones et les qualités vocales de Lou Gramm, l’album passe la barre des huit millions d’exemplaires vendus. Mick Jones nous explique comment il travaillait pour écrire les chansons avec Lou Gramm.
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Lou ne jouait pas d'instrument. Alors, c'était plutôt moi qui ai construit les musiques. Et puis là, je travaillais avec lui sur les mélodies, plus ou moins ensemble, moitié-moitié quelques chansons, mais il y en avait beaucoup que j'ai écrites moi-même et il y avait des chansons que j'ai peut-être écrites un peu plus que lui ou dans des cas où il a fait un peu plus que moi, mais normalement, on partageait les chansons qu'on a écrites ensemble."
Foreigner se produit pour la première fois en Europe au festival de Reading au cours de l’été 1979. Quelques jours plus tard, le 11 septembre, ils proposent leur troisième album, “HEAD GAMES”. Coproduit par Roy Thomas Baker, il est dans la droite ligne des deux précédents. Pourtant, les ventes ont bien du mal à décoller. C'est à ce moment que Mick Jones se rend compte que le groupe est en train de s’enliser dans son confort. Ses productions sont devenues trop prévisibles et le public, blasé, commence à s'en détourner.
L'échec relatif de “Head Games” fait éclater Foreigner. En avril 79, Ed Gagliardi est remplacé par Rick Wills, un Anglais qui avait travaillé avec Roxy Music et Peter Frampton. En septembre, Ian McDonald et Al Greenwood s’en vont former le groupe Spys. Mick Jones prend alors la décision de suspendre momentanément les activités de Foreigner pour faire le point, pour repenser et restructurer le groupe.
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C’était un moment où il fallait qu’on réfléchisse un peu. On était débordés : on avait fait album, tournée, album, tournée. Et on a pris un petit moment pour réfléchir et puis c’est à ce moment-là que nous avons dit adieu aux deux membres du groupe, Ian McDonald et Al Greenwood. A l’époque, il fallait qu’on se concentre sur ce qui était le chemin que Lou et moi voulions suivre. Et c’est à ce moment-là qu’on s’est retrouvés avec 'Mutt' Lange et on a commencé à faire l’album '4'."
Foreigner nouvelle formule se présente sous la forme d’un quatuor qui réunit Mick Jones, Lou Gramm, Rick Wills et Dennis Elliott. Cette formation resserrée redonne à l’entreprise l’étincelle et l’excitation qui la motivaient à ses débuts. C'est ce que l'on peut constater sur l'album "
4"
, qui paraît en juillet 1981. Larry Fast et Thomas Dolby sont venus prêter main forme aux synthés, et c’est le légendaire Junior Walker qui assure le formidable solo de saxophone sur “Urgent”, comme l'explique Lou Gramm.
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On en était arrivé au point où l’on sentait qu’il fallait trouver quelque chose de spécial pour valoriser la chanson. Et c’est un soir, alors qu’il feuilletait le 'Village Voice', que Mick est tombé sur le nom de Junior Walker. Tout le monde est tombé d’accord pour qu’il vienne jouer et pour dire que son style inimitable ajouterait ce cachet qui manquait à la chanson."
Les autres réussites de l’album “4” sont “Juke-box hero” et surtout “Waiting for a girl like you”, qui est un immense succès pour Foreigner. Aux Etats-Unis, ils n’atteindront pourtant pas la première place des hit-parades. Ils ne seront que N°2, mais avec la consolation de tenir là le plus gros N°2 de l’histoire de la rock-music. En effet, ils se maintiendront à cette place pendant dix semaines consécutives à partir du 28 novembre 1981. Au cours de la même période, c’est Olivia Newton-John, indéracinable, qui était N°1 avec “Physical”.
L’album “4” se vend à dix millions d’exemplaires. Foreigner dépasse son audience habituelle et nombreux sont ceux qui les découvrent à cette occasion. C'est pour cette nouvelle frange de public que l'on met sur le marché la compilation “RECORDS” en novembre 1982.
Cinq années de carrière ont suffi à Foreigner pour s'imposer à un très large public. C'est en décembre 1984 que le groupe propose son cinquième album studio : “AGENT PROVOCATEUR”. Ce titre en français fait référence au surnom donné à Ty Cobb, un joueur de base-ball qui fut une idole aux Etats-Unis dans les années 20. Mick Jones.
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En réalité, c'est Lou qui a trouvé cette expression. Il y avait un livre qui a été écrit par un grand joueur de base-ball en Amérique et il y avait un chapitre qui s'appelait 'Agent provocateur'. Et je ne savais pas ce que ça voulait dire, mais il était intrigué par cette phrase et je ne pensais pas, c'est bizarre que Lou, qui ne parle pas français, a trouvé cette expression en français, ou cette phrase. Et ça avait l'air un peu pour moi le mystique, le mystère, et j'aimais bien. C'est différent comme titre, un titre français sur un album de Foreigner."
Le deuxième single extrait de l'album "
Agent provocateur"
est une ballade : “I want to know what love is”. Elle se classe N°1 aux Etats-Unis en février 85. Le précédent succès de Foreigner, “Waiting for a girl like you”, était déjà une ballade. Certains prétendent alors que Foreigner a perdu de sa force. Ce que Mick Jones conteste, bien sûr.
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Après ça, il y a certains journalistes qui ont dit que Foreigner devient soft. C’est pas vrai. Depuis le début de nos albums, on a toujours eu des ballades. Cette fois-ci, les ballades peut-être qu’elles étaient plus fortes que les ballades du début. On est devenu mieux pour écrire les ballades, quoi. Mais il n’y a rien qu’on peut faire quand les gens veulent dire quelque chose comme ça, parce que nous, dans nos cœurs et puis dans notre musique, dans nos disques, je crois qu’on est surtout un groupe de rock qui a aussi à côté les possibilités de faire plus que juste un certain style. Quand j’entends les albums des Beatles, des Rolling Stones, c’est pas parce qu’il y a 'Angie' ou 'Yesterday', que ça veut dire que les Rolling Stones ou les Beatles, c’était un groupe FM ou soft."
Après la tournée mondiale de 1985, Foreigner fait une pause et Mick Jones en profite pour se lancer dans la production.
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A l'époque, c'était quelque chose que j'ai fait parce que là, Lou était en train de faire ses trucs et puis moi j'ai été approché par Van Halen. C'était un challenge, c'était un peu pour me prouver à moi-même que je pouvais faire autre chose, que j'étais quand même un producteur qui pouvait faire plus que juste les disques de Foreigner. Et c'était intéressant. J'étais curieux. Je suis arrivé à l'époque assez folle dans la carrière de Van Halen, c'était assez 'crazy' l'environnement de cet enregistrement et aussi c'était le premier album avec un nouveau chanteur, avec Sammy Hagar."
En 1986, Mick Jones produit l’album “5150” de Van Halen, ainsi que “Fame and fortune” pour Bad Company reformé. L'année suivante, il réalise deux titres de “Save the last dance for me”, l’album de Ben E. King. En février 87, le chanteur de Foreigner, Lou Gramm, propose son premier album solo, “READY OR NOT”. C'est un projet qui lui tenait à cœur. Lou Gramm.
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C’était quelque chose que je voulais tenter. Avec les années, j’avais acquis pas mal d’expérience et je désirais encore progresser, mais seul cette fois, me salir les mains et voir de quoi j’étais capable. Ce fut intéressant et enrichissant. Je ne regrette rien. J’en ai retiré beaucoup de satisfaction."
Cette première expérience en solo de Lou Gramm dérange Mick Jones. Voici comment il l'avait ressentie à l'époque.
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Un peu étonné au début, parce que j'ai écouté le premier titre, 'Midnight blue' je crois que ça s'appelait, et pour moi, ça sonnait beaucoup comme Foreigner. J'ai pensé, mais ça c'est bizarre, parce que c'est presque une compétition avec ce qu'on fait avec Foreigner. Et là, je me suis trouvé pas à l'aise avec ça. Je crois qu'en réalité il voulait poursuivre sa carrière solo."
Encouragé par le succès du single “Midnight blue”, Lou Gramm continue. Il écrit et enregistre “Lost in the shadows” pour la bande originale du film “Générations perdues”. Mais ce n’est qu’un à-côté, car l’élément essentiel de sa carrière, c’est sa place de chanteur dans Foreigner. Il n’a jamais eu l’intention de quitter le groupe, et sûrement pas en s’abritant derrière la réussite de son album solo. Lou Gramm.
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Vraiment pas, même si je sais que certains emploient ce procédé. J’étais inquiet, j’avais peur que ça puisse se produire, mais je n’en avais aucune intention. Si j’avais voulu partir, j’aurais agi différemment."
En décembre 1987, un nouveau Foreigner est enfin terminé. Il s’appelle “INSIDE INFORMATION” et paraît trois ans exactement après “Agent provocateur”.
L'album "
Inside Information"
est boudé par le public. Foreigner se voit contraint d’annuler la tournée qui devait suivre. Mick Jones s’attaque alors à l’enregistrement de son premier album solo qui paraît en août 89. Il a choisi un style délibérément éloigné de celui de Foreigner, ce qui lui vaut des critiques mitigées et un succès modeste.
En février 1990, Lou Gramm propose “LONG HARD LOOK”. C'est son deuxième album solo et il marque la rupture avec Mick Jones. Sommé de choisir entre l’enregistrement du nouveau Foreigner et celui de son propre disque, Lou Gramm a tranché.
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Notre amitié s’était affaiblie au point que nous ne communiquions presque plus. C’était la guerre froide. Il y avait beaucoup de ressentiment, d’amertume et de désaccord au sein du groupe. Et nos amis, notre entourage ne faisaient rien pour arranger les choses. Je pense qu’il était vraiment temps de se séparer, que chacun aille dans sa propre direction."
En septembre 91, Foreigner revient avec l'album “UNUSUAL HEAT”. Le nouveau chanteur s'appelle Johnny Edwards. De son côté, Lou Gramm forme le groupe Shadow King. Dans les deux cas, le succès n’est pas au rendez-vous et les frères ennemis prennent conscience que leur réussite repose entièrement sur leur association. Lou Gramm met alors fin à l’expérience Shadow King et Mick Jones dissout Foreigner. Johnny Edwards restera donc le chanteur d’un seul album, même s’il n’a pas démérité, comme le confirme Mick Jones.
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Johnny Edwards était un type très, très gentil. On a travaillé bien ensemble. Mais c’était quand même pas la même intensité que j’ai eue avec Lou. Mais quand même, c’était une expérience qu'il fallait que je fasse."
Après l'album "
Unusual Heat"
, Mick Jones hésite. Il ne sait pas trop quelle direction donner à sa carrière.
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On avait fait un disque et puis c'était différent. Je voulais changer un peu de direction. Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire, mais on est arrivé à faire un album avec Johnny Edwards. Il avait une voix passionnée, mais plutôt vers le blues, pas très commerciale comme voix, mais j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui. Il était aussi un bon guitariste de blues. Je crois qu'on est allé un tout petit peu trop vers cette direction avec lui. Et puis ensuite, Lou m'a appelé. La compagnie de disques a pensé que c'était le temps pour remettre Foreigner, parce que le disque de Lou n'avait pas fait grand-chose et puis il y avait une compilation, un disque 'The very best and beyond', qui est sorti et ça a eu beaucoup de succès en Europe et puis ils ont pensé que peut-être on ferait deux ou trois chansons à rajouter sur l'album pour la sortie en Amérique et on a fait ça. Alors, j'ai abandonné le projet avec Johnny Edwards."
Mick Jones et Lou Gramm se retrouvent donc en mai 92 à Los Angeles pour l’enregistrement de trois nouveaux titres : “Soul doctor”, “Prisoner of love” et “With heaven on our side”. Ce sont les trois inédits que l'on trouve sur la compilation “THE VERY BEST AND BEYOND”. Pressés par le temps, Lou et Mick ont travaillé avec des musiciens de studio, mais ils ont bien l'intention de remettre sur pied Foreigner avec des musiciens permanents.
“CLASSIC HITS LIVE”, qui paraît en 1993, est le dernier album de Foreigner pour le label Atlantic. Il propose quatorze succès enregistrés en public durant la période 1977 - 1985, alors que le groupe dominait les hit-parades américains.
Mick Jones et Lou Gramm signent chez Arista. Ils passent l’essentiel de l’année 93 à composer et à chercher de nouveaux musiciens. Finalement, ils choisissent le bassiste Bruce Turgon, le batteur Mark Schulman et le clavier Jeff Jacobs, que Mick Jones avait rencontré alors qu’il produisait “Storm front” pour Billy Joel. Mick fonde alors de grands espoirs sur ce nouveau Foreigner.
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Quand on s’est re-rencontrés, on a décidé de vraiment approcher cette nouvelle formation de Foreigner comme quelque chose de vraiment nouveau. Et puis, on a changé, non seulement de maison de disques, de management, presque tout, avec aussi les nouveaux musiciens dans le groupe. C’est pour vraiment tourner une page et recommencer là où on a peut-être terminé vraiment le sentiment de Foreigner dans les années 81 - 82, l’album '4'."
En juin 94, tous les titres sont en boîte et Foreigner prend la route pour une tournée de rodage en compagnie des Doobie Brothers, avec qui – on s'en souvient - ils avaient donné leur tout premier concert en avril 77. Finalement, le nouvel album, “MR. MOONLIGHT”, paraît en octobre 94.
“Mr. Moonlight” consacre la force artistique retrouvée de Foreigner. Le groupe fait preuve d’un sens créatif et d'une énergie qui s’étaient peu à peu dilués depuis “Agent provocateur”. Le succès de Foreigner a toujours été lié à la qualité des relations qui unissent Lou Gramm et Mick Jones. Et pour l'instant, comme l'affirme Mick Jones, ces relations sont au beau fixe.
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Ça représente une nouvelle amitié, une amitié reconstruite entre Lou et moi. On est des vrais partenaires maintenant. Je crois que c’est la première d’une série de nouveaux albums. C’est pas une réunion nostalgique qu’on a fait. C’est vraiment pour recommencer notre carrière ensemble."
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Until the end of time"
est un petit succès. Foreigner a réussi son retour artistique, mais le groupe ne parvient pas à renouer avec le succès qu'il a connu une décennie plus tôt. Néanmoins, ils continueront à tourner régulièrement, essentiellement aux Etats-Unis. En 1998, Mick Jones signera deux chansons pour la bande originale du film "
Still crazy"
, notamment "
The flame still burns"
, qui sera sélectionnée aux Golden Globes. En 2000, ils publient une compilation de trente-neuf titres, un double CD intitulé "
JUKE BOX HEROES : THE FOREIGNER ANTHOLOGY"
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En 2003, Lou Gramm quitte une nouvelle fois Foreigner pour former le Lou Gramm Band. Cette fois, son départ est définitif, et Mick Jones en est très contrarié. Après une nouvelle période de doute, Mick décide de continuer l'aventure.
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Je ne savais pas ce que je voulais faire exactement. J'étais un peu déprimé, ma santé a souffert un peu. Alors, j'ai décidé de faire un peu de nettoyage. Au bout d'un moment, j'ai rencontré de nouveau Jason Bonham que je connaissais depuis des années et il a suggéré qu'on se mette ensemble, qu'on joue ensemble pour voir ce que ça allait donner. C'était un grand fan de Foreigner, de la musique. On s'est mis ensemble. Il a invité le bassiste Jeff Pilson avec qui il avait joué avant. On s'est mis à jouer ensemble et immédiatement c'était, wow!, c'était l'explosion. C'était vraiment incroyable. Et puis évidemment, on a joué deux ou trois chansons de Foreigner ensemble et puis j'ai senti, wow!, c'est vraiment beaucoup de force dans cette combinaison. Et puis c'est là, avec le support et l'inspiration des autres que finalement j'ai décidé de faire encore un tour. Vraiment, je pensais que je voulais relancer Foreigner, même si c'était pour la dernière fois, mais le remonter, regagner un peu du prestige, du respect qui avait souffert dans les années 90. Et là, j'ai trouvé finalement j'avais cherché partout dans le monde pour un chanteur, c'était pas facile de trouver quelqu'un qui pouvait remplacer Lou. Il fallait quelqu'un qui comprenne vraiment ce que c'était dans les chansons, pas juste pour pouvoir chanter les vieilles chansons, mais aussi de 'to make them come alive again'. J'ai entendu la voix de Kelly, alors on a fait une espèce de disque karaoké qu'on lui a envoyé et puis il fallait qu'il mette sa voix là-dessus et puis à l'instant où j'ai entendu je savais que, voilà."
Ancien chanteur du groupe Hurricane, Kelly Hansen nous raconte comment il est devenu le nouveau chanteur de Foreigner.
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J'avais lu dans un journal que Mick avait donné un concert de charité à Santa Barbara, qui se trouve à deux heures de route au nord de chez moi, c'était avec Jason Bonham et Jeff Pilson. En lisant l'article, j'avais l'impression que ça devait déboucher sur un projet solo de Mick Jones. J'habite à Los Angeles, je suis dans la musique depuis longtemps, j'ai passé quelques coups de fil et je suis entré en contact avec un musicien du groupe, le guitariste rythmique Tom Gimbel. Il m'a mis en relation avec le management. On a eu plusieurs discussions, ils étaient en train d'essayer de relancer le groupe, de faire repartir la machine. Ça a pris quelques mois avant qu'ils m'envoient ce disque de karaoké. C'était les succès originaux de Foreigner, c'était les bandes orchestrales originales sans les vocaux. Et ils m'ont demandé d'y mettre ma voix. Mick a écouté tout ça à New York et il est venu à Los Angeles pour répéter et peut-être aussi pour écouter d'autres chanteurs. Je me suis présenté le premier jour. On a joué pendant une heure et demie et après mon départ, ils ont fait le point en disant : 'Il sonne bien, mais qu'est-ce qu'on sait de lui ?' Alors, ils ont téléphoné à plusieurs musiciens avec qui j'avais travaillé. Je pense qu'ils ont eu des échos favorables, car ils m'ont tout de suite rappelé en me demandant si je pouvais commencer à répéter dès le lendemain. Et c'est comme ça que ça a commencé."
C'est donc avec le chanteur Kelly Hansen que Foreigner reprend la route. Le 26 novembre 2005, leur concert de Las Vegas est enregistré et donne le CD - DVD "
LIVE IN '05"
, où ils revisitent leurs plus grands classiques.
Après l'album "
LIVE IN '05"
, Mick Jones ne veut pas précipiter les choses. Il laisse faire le temps pour que le nouveau Foreigner trouve ses marques.
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Il fallait beaucoup de temps en tournée pour imposer le fait qu'on était revenu et puis, voilà, il y a un nouveau Foreigner. On a tourné partout dans le monde. Finalement, on est arrivé avec le personnel dans le groupe. A ce point-là, Jason Bonham a quitté le groupe, très amicalement. Mais son expérience avec Led Zeppelin, la reformation de Led Zeppelin qui ne s'est pas réalisée, mais il n'aimait pas beaucoup tourner, parce qu'il préférait prendre son temps avec sa famille. Alors, on a repris le batteur qui a joué dans le groupe dans les années 90, Brian Tichy. Et puis toujours Jeff Pilson à la basse, Kelly, moi et un nouveau keyboard, Michael Bluestein. Et Tom Gimbel qui est le guitare rythmique et le sax, et lui, il était avec le groupe depuis quinze ans. So, a little bit of old, a little bit of new, and although I'm the only bit of english now, je suis le seul Anglais."
Parue en juillet 2008, la compilation "
NO END IN SIGHT : THE VERY BEST OF FOREIGNER"
, propose un inédit, "
Too late"
, que l'on retrouve sur le nouvel album, "
CAN'T SLOW DOWN"
. Pour la réalisation de ce nouveau disque studio, Mick Jones a tenu à ce que Kelly Hansen participe à l'écriture des chansons.
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Ce qui était important pour moi, c'est que Kelly se sente une partie de ce qu'il chante. Je ne voulais pas écrire moi-même et lui donner les chansons à chanter. Je voulais qu'il participe à la création. Alors, c'était un mois avec Kelly et le coproducteur Marty Frederiksen, avec qui j'avais écrit des chansons avant, je le connaissais bien. On était vraiment tous les deux sur les mêmes ondes. Alors, on a développé cette équipe d'écriture avec Kelly et voilà. On avait commencé, on était dans le studio, on était en train d'enregistrer le nouvel album de Foreigner."
Comme l'explique le chanteur Kelly Hansen, Foreigner déborde d'activités depuis plusieurs années.
"
Jusqu'en 2008, je ne pensais pas qu'on pourrait faire plus que ce qu'on faisait déjà. 2009 m'a prouvé le contraire. On a écrit et enregistré un nouveau disque, on a réalisé un DVD, on a remixé nos grands classiques, on a tourné aux Etats-Unis, en Europe, tout ça dans la même année. J'ai l'impression qu'on fera encore plus en 2010. Le titre du CD est sans doute de circonstance."
On peut traduire "
Can't slow down"
par "
Je ne peux pas ralentir"
. Et c'est vrai que pour l'instant, aucune baisse de régime n'est envisagée si l'on regarde l'emploi du temps de Foreigner. Ecoutons Kelly Hansen.
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On va recommencer à tourner aux Etats-Unis pour continuer la promotion de 'Can't slow down'. Et puis, on reviendra à Paris. Je crois que le disque sortira en France fin février, on jouera à Paris le 13 avril, c'est sûr, et on donnera d'autres concerts en Europe, en Allemagne, et puis on reviendra peut-être de nouveau en octobre. Donc, toute cette année sera sans doute consacrée à la promotion de ce nouveau disque."
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Can't slow down"
sortira en France le 1er mars et Foreigner sera bien en concert le 13 avril à Paris, au Grand Rex.
M'en vais faire un rapport à la maison nicolas moi 0003 
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